D’un besoin naît l’idée...

C’est une histoire comme on les aime. Celle d’une petite entreprise née sur la côte d’Emeraude, portée par un tandem aux convictions tenaces, et tissée de belles rencontres tout au long du chemin. Comme dans toute start up prometteuse, il suffit bien souvent d’une idée qui fait mouche. Celle de Kastine est simple et sans détour : pas moins de 7 millions de semelles orthopédiques sont prescrites en France, mais comment fait-on pour les coucher dans ses sandales d’été ? « Cette question, je l’ai entendue 1000 fois, raconte Elisabeth Trotel, vraie pasionaria de la podologie depuis 20 ans, connue de tous les Bretons aux pieds délicats (5500 personnes dans sa patientèle!) pour son approche holistique et ses solutions toujours ingénieuses. 

« Nous savions qu’il y avait un vrai manque à combler, que ce serait long, compliqué techniquement, mais qu’il y avait là matière à inventer quelque chose d’indispensable et qui n’existait nulle part » se souvient Eric Trotel, ancien patron d’un cabinet d’assurances à Matignon, devenu lui aussi fervent adepte de la podologie.

Le bolide Trotel est lancé avec cette ambition limpide comme de l’eau de roche : inventer des chaussures d’été, sandales, tongs et autres claquettes, aussi jolies que confortables, conçues pour accueillir nos semelles personnelles, et combler au passage un vide abyssal dans nos dressings. Autrement dit, laisser enfin respirer à l’air libre nos petons ultra sensibles dans des chaussures ouvertes qui ne ressemblent pas à celles de mamie Jeanne. 

L’aventure familiale

Ni une ni deux, Eric Trotel crée Kastine, clin d’œil à Saint-Cast, joli port breton qui l’a vu naître. Avec un K en référence à Kinesis pour « mouvement » en grec ancien, comme l’auront compris tous ceux qui ont fait leurs humanités… ou étudié la podologie. 

Il prend les manettes de la nouvelle entreprise, tandis qu’Elisabeth en sera l’œil expert, la conseillère avisée mais surtout, par son parcours personnel, la véritable inspiratrice. Car c’est dans son histoire passée, intime et douloureuse, que Kastine prend vraiment sa source : « Je savais à peine marcher quand mon pied a été écrasé par la roue d’un tracteur. J’avais un an et demi et depuis ce jour, j’ai passé ma vie dans les blocs de chirurgie orthopédique, à tenter de réparer ce qui m’avait été enlevé si brutalement ». Un chemin de croix qui deviendra son aiguillon, et qui déterminera sa vocation professionnelle : « En devenant podologue, j’avais enfin le sentiment d’être là où je devais être, de faire ce que je devais faire » dit-elle simplement. 


Back to basics : tout part toujours de nos pieds

Pour mesurer pleinement l’innovation Kastine, quelques notions d’anatomie s’imposent. « Nos pieds sont les grands oubliés du corps humain, alors qu’ils sont notre base corporelle ! rappelle Elisabeth. Le pied porte la jambe, qui porte la cuisse, qui porte le bassin… Et si le bassin n’est pas d’aplomb, parce qu’un pied se couche vers l’intérieur -Plus de 90% des pathologies constatées dans mon cabinet-, et que le genou n’est plus dans le bon axe, alors les réactions se produisent en cascade. On ne construit pas sa maison sur du sable, ou elle ne tiendra pas très longtemps ». CQFD.

Aussi vrai que nos pieds sont notre socle et notre ancrage, nos chaussures sont le premier maillon de la chaine posturale. D’où l’importance, quand nous sont prescrites des semelles orthopédiques pour corriger et réaligner notre corps en bascule, de les porter constamment. Rien de pire en effet que des semelles portées de manière alternative : « Le message contradictoire envoyé au cerveau est catastrophique, prévient Elisabeth ». Encore faut-il pouvoir les inclure facilement dans sa vie, autrement dit, dans ses chaussures, en toute saison. Toute l’ingéniosité de Kastine est là : nous offrir de jolies sandales qui nous suivront de janvier à décembre que l’on portera seules (leurs semelles de base sont si bien moulées qu’elles épousent parfaitement nos voutes plantaires, garantissant bien-être et récupération sportive) ou additionnées, si nécessaire, de nos propres semelles orthopédiques.

Du concept initial au produit final 

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Une vraie prouesse, tant technique que stylistique : « Pour parvenir à ce que nous souhaitions, il nous a fallu deux ans », raconte Eric Trotel. Deux ans de recherches et de travail acharné avec Patrick Mainguené, à la fois technicien et inventeur, fondateur de la société Insoft. Le résultat ? Pas moins de cinq modèles, et autant de brevets à la clé ! 

Des semelles amovibles aux renforts latéraux qui maintiennent sans blesser, jusqu’à cet entre-doigt muni d’un bouton pression pour pouvoir changer les brides des tongs à volonté. Un processus long et complexe, et une succession de premières fois car tout est à inventer. Premiers prototypes, dont il faut vérifier les volumes, le confort, la souplesse et l’assise, premières impressions 3D, premiers essayages et premières corrections. Vient enfin l’étape de la fabrication, dernier écueil à surmonter, et pas des moindres. Car comment donner à un projet artisanal une ampleur industrielle ? « Nous étions si petits qu’on passait toujours en dernier !». En bon Breton qu’il est, et si près du but, Eric persiste… et trouve au Portugal le partenaire idéal.

Allure et bonne posture, le duo le plus tendance de l’été

A l’arrivée, une collection pour hommes, femmes et enfants, qui fait l’unanimité : les ados et les sportifs plébiscitent leur look facile et sans histoire, comme leurs vertus de drainage et de récupération après l’effort, tandis que les femmes de toutes générations aiment leur style impeccable. Ça tombe bien, l’air du temps ne parle que de bien-être, et les stylistes et créateurs de mode les plus pointus nous invitent à la détente, ajoutant le mot « confort » à leur vocabulaire. Le mal de dos étant le mal du siècle, on a compris -il était temps ! - qu’il n’y avait rien de moins moderne que de maltraiter son corps en toute connaissance de cause. Allure et bonne posture sont enfin réconciliées.

On portera les spartiates blanches ou argent avec de longues robes à fleurs un peu bohème, aussi bien qu’en shorts et jeans blancs ; les claquettes s’accorderont à nos pantalons de couleurs vive taillés court et au bas trompette; les tongs, customisables à l’envi grâce à leur immense palette de brides de couleurs, se combineront aux vernis ultra vitaminés de la saison. 

Côté garçons, sandales, claquettes et tongs joueront les caméléons, associées à des bermudas de toile, chinos colorés et autres jeans d’été, s’accordant même, pour un style moins casual, à un pantalon noir, court impérativement.

Style, innovation et bien-être, ou le triptyque gagnant d’une petite entreprise bretonne dont l’épopée ne fait que commencer. 

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